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LAVEMENT DES PIEDS

Jeudi Saint

Celui qui a créé les lacs, les sources et les mers
Nous montre la plus haute humilité
Il se ceint d'un linge et lave les pieds de ses disciples
Il s'abaisse dans son infinie miséricorde
Et nous fait remonter de l'abîme du mal
Lui, le seul Ami de l'homme

Tropaire

 

Seul l'évangile de Saint jean mentionne le Lavement des pieds. Et Saint Jean ne relate pas l'institution de l'Eucharistie. Or Jean est l'évangéliste qui était à ce moment contre le coeur de Jésus, et Jésus a révélé à Jean ce qui faisait saigner son coeur : il lui a montré qui le livrerait.

En ces jours où nous cherchons à nous réconcilier en profondeur, entre chrétiens, entres frères, à nous voir les uns les autres en vérité, nous ne pouvons pas encore communier ensemble. Mais nous pouvons –nous devons- nous laver les pieds les uns des autres. Commencer par cela. Peut-être grandira en nous l'amour du Christ, et vivrons nous une véritable unité –pas seulement formelle- que viendra couronner-à l'heure de Dieu-une communion au même calice.

L'iconographe s'est attaché à montrer la réaction de chaque apôtre. Il a essayé de reproduire ce que la Tradition nous a transmis de leurs physionomie, de leur " vocation " (à travers leur vêtement).
Le Seigneur, qui a ôté sa tunique et a passé un linge autour de ses reins
demande la permission de laver les pieds de ses disciples. Il est debout, légèrement courbé et Il attend, son regard cherche chacun de leurs regards.

Le premier est Pierre : on le voit dans les deux réactions opposées rapportés par le texte : de sa main gauche dit " non, jamais " et la droite dit : " pas seulement les pieds, mais aussi la tête ". son attitude en force, toujours un peu " emportée " trahit le sentimental, le manuel, celui dont nous nous sentons si proche.

A ces cotés, Jean, fils de Zébédée, détendu, regarde Jacques son frère. Les demandes de pardon les plus profondes ne sont-elles pas à trouver, souvent, entre frères et soeurs ? N'est ce pas là le lieu où il y a bien des comptes à rendre ?

Ensuite vient André. Le viril toujours un peu hirsute, la barbe séparée en deux. Il est un peu perdu, il regarde vers l'extérieur, troublé. On peut, à un niveau très simple trouver l'observation extrêmement juste : les hommes ne sont souvent très mal à l'aise dans le fait de se laisser laver les pieds ? Les femmes, par leur proximité au service du corps, au service tout cours, sont souvent moins désarçonnées.

Ensuite, en face du Christ, directement en face de lui, Simon. Le zélote.
Les enfants se placent souvent à cet endroit de l'icône. .Il est porté vers les solutions un peu rapides. Son geste dit : moi aussi, je suis concerné ?
Ensuite Thaddée Matthieu et Bar Talmaï

Dans la rangée du bas, Judas est le plus proche du Seigneur. Son vêtement est le même que celui de Jean. Mais cette proximité sera pour lui dangereuse,. Il nous rappelle que l'amour de Dieu est un feu dévorant mais qui attend toujours notre consentement et qu'il y a risque- oui, nous devons rester attentifs . Il se cache. Il se refuse à se laisser laver les pieds. Mais surtout (car tous, peu ou prou se refusent un peu) il ne montre pas son visage, il ne montre que son profil " fuyant ". Il triche. Et pourtant ! Le Seigneur est bien tout près de Lui !

Ensuite Thomas et Philippe. Deux " jeunes ". Thomas ? vous le reconnaissez, car son instrument de connaissance, c'est le toucher. Il montre son doigt, ce doigt qu'il mettra dans le côté du Seigneur.

A côté de lui, Philippe. Il ne regarde pas, il regarde Thomas. C'est lui qui dira " montre nous le Père et cela nous suffit ". Car il ne sait pas voir. Il est reconnaissable à ses " boucles " grecques (Philippe est un nom grec)

Unis par le lien de l'amour et s'offrant au Christ,
Le Roi de toutes choses,
Les apôtres laissèrent laver leurs pieds précieux
Qui devaient porter la paix à tous les hommes.
Tropaire


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