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La Croix du Grand Carême
"Mes remerciement à Hélène Bléré
qui m'a transmis le modèle", Michèle Koné

La montée vers Pâques ou le Grand Carême

Extraits de la présentation de I’icône « du Grand Carême »
par Hélène Bléré

Le Grand Carême est un moment unique dans l’Eglise Orthodoxe. Il dure quarante jours et prépare les chrétiens à la fête de la résurrection du Christ. Rappelant les quarante jours de jeûne de Jésus et comparée par les Pères aux quarante jours que passa le peuple d’Israël dans le désert, cette période est marquée par la prière intense, le jeûne, le repentir et la charité. Elle doit mener à terme à un réel renouvellement du cœur et de l’esprit en vue d’une communion plus étroite au Christ ressuscité.
La description de cette icône nous introduit de fait dans la trame de ce qui constitue ce voyage spirituel vers Pâques, offrant à notre regard la Croix vivifiante et salutaire entourée des saints qui intercèdent pour nous.

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La Crucifixion figure au centre, en lien avec la structure liturgique du Grand Carême, qui place la vénération de la Croix au troisième Dimanche, divisant ainsi la sainte quarantaine en deux parties. Car la Croix, placée au milieu de notre chemin vers Pâques, à la fois mémorial de la Passion du Christ et signe de l’amour de Dieu pour l’homme pécheur, se révèle comme un instrument de salut dans la perspective de la Résurrection...

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Détail central de la
Croix du Grand Carême

Au-dessus de la scène figure le Christ Pantocrator, entouré de la Vierge à Sa droite et du Précurseur à Sa gauche. Il s’agit d’une composition désignée par la Tradition iconographique sous le nom de Déesis, d’après un mot grec qui signifie « prière, intercession ». Inclinés vers le Seigneur, la Vierge et saint Jean Baptiste implorent le pardon pour les hommes et intercèdent pour eux auprès du Christ-Juge et Dieu miséricordieux...

Le noyau de base de la Déesis, comprenant toujours le Christ, la Vierge et le Précurseur, peut s’élargir à toutes les créatures, anges et saints, qui forment alors une longue procession d’orants tournés vers le Christ Pantocrator. Dans cet esprit, on peut considérer que sur cette icône les saints en buste disposés au pourtour de la scène centrale font partie de la Déesis représentée au sommet.
Parmi ces derniers figurent quatre évêques et un moine, étroitement associés à la prière liturgique rythmant ce temps de Carême. Il s’agit des saints Jean Chrysostome, Basile le Grand, Grégoire le Dialogue, André de Crète et Ephrem le Syrien...

Enfin, parmi les saints étroitement reliés à la célébration liturgique propre à cette période, il en est cinq qui figurent sur le pourtour de l’icône : saint Théodore le Conscrit, sainte Théodora de Byzance, saint Grégoire Palamas, saint Jean Climaque et sainte Marie d’Egypte, respectivement commémorés le premier Samedi, les premiers, second, quatrième et cinquième Dimanches de Carême...

Le premier dimanche est consacré à la fête du « Triomphe de l’Orthodoxie » qui fait mémoire de la victoire sur l’iconoclasme et de la restauration de la vénération des icônes. Sur le plan historique, le Triomphe de l’Orthodoxie fut commémoré pour la première fois le premier dimanche du Grand Carême, suite au concile convoqué en mars 843 à Constantinople par l’impératrice Théodora. Au-delà de ce rappel historique, cette fête confirme les saintes icônes comme l’expression de la vraie foi orthodoxe...

Ainsi la composition de cette icône s’offre à nous comme une synthèse visuelle de la profondeur et de la richesse spirituelle du Grand Carême, ce grand voyage déjà mystérieusement éclairé par la lumière de Pâques.
Hélène Bléré

Texte publié en entier dans le Bulletin de la Crypte n°421, on peut lire l'éditorial: à ce lien


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